vendredi 15 octobre 2010

Nos cerveaux sont frappés du syndrome de l'obésité.

Nous sommes passés d'une économie de la rareté, où l'information était rare, chère, difficile à obtenir, à une économie de la surabondance, où on peut se procurer les plans de la bombe atomique en trois piques et tout savoir sur la vie privée du roi de Thaïlande. En fait, nous sommes en permanence dans le brouillard parce que nous n'arrivons pas à nous dépêtrer du trop. C'est inédit. Nos cerveaux sont frappés du syndrome de l'obésité. Il y a trop à bouffer et tout le monde s'empiffre. Notre problème revient donc à apprendre à naviguer dans ce flot qui nous déconcerte et où nous avons en vérité de plus en plus de mal à trouver de l'information éclairante, qui nous donne une prise sur le mouvement des choses.

Extraits d'une entrevue de Marcel Gauchet
au journal le Devoir. Lundi 11 janvier 2010

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